
Alors que le scénariste de bande dessinée est ignoré par les prix de BD et les médias, le ou la coloriste de bande dessinée est encore plus oublié(e). Alors que la couleur est considérée comme un argument de vente (il est presque impossible aujourd’hui de publier un BD en noir et blanc, très compliqué de faire des photos en noir et blanc, impossible de s’équiper d’un téléviseur en noir et blanc), elle est cependant considérée comme secondaire dans l’expression de la bande dessinée.
Or, dans notre monde qui ne jure que par la technique et qui voudrait appliquer ce délire de maîtrise à l’art, la couleur reste un espace intuitif qui échappe à l’analyse. À une époque qui nie la dimension subjective de l’être humain, voulant le réduire par des évaluations et répandre le fantasme de l’équivalence de tous les individus par l’instauration d’une concurrence généralisée entre tous, il m’a paru intéressant de se pencher sur un travail en dehors de toute comparaison.
Isabelle Merlet a plusieurs talents dont certains sont encore à dévoiler. Après avoir mis en couleurs plus d’une cinquantaine d’albums, elle nous parle ici de cette expression singulière qui consiste à offrir une dimension nouvelle à un univers déjà constitué, à l’amplifier sans le trahir. Un art de combiner le respect et l’audace, d’exprimer son style en accord avec les styles de travaux très différents. Isabelle nous éblouit dans ces accomplissements, tous de tact et d’invention. Bien que venant après-coup, ses couleurs brillent comme une source.
[JEAN-LUC COUDRAY]

« Se sentir à l’aise avec la couleur est une chose qui ne s’apprend pas »
JEAN-LUC COUDRAY : Tu exerces une profession rare, coloriste de bande dessinée, depuis 1990, et de manière exclusive depuis 2006. Auparavant, ce travail était partagé avec d’autres activités artistiques. Pourquoi cette activité a pris le dessus ?
ISABELLE MERLET : Depuis ma sortie des études, je passais d’une activité à une autre, d’un projet à un autre avec beaucoup d’appétit, sans me soucier de rentabilité. Mais en 2006, j’ai eu besoin qu’une banque me prête de l’argent, et je me suis rendue compte qu’il fallait provisoirement que je me concentre sur une seule activité.
En me spécialisant dans la sculpture ou le graphisme, il me semblait que je n’avais pas autant de perspective d’évolution. J’ai choisi la couleur où j’avais un bon réseau de connaissances.
Je savais que je pourrais y prendre plaisir malgré la répétition et continuer à explorer.
J.-L. C. : La profession, en tant qu’activité principale, de coloriste de bande dessinée est-elle si rare ? Connais-tu d’autres personnes ? Les fréquentes-tu ?
I. M. : J’en connais quelque unes, mais je n’ai pas l’occasion de les voir. Chacun travaille dans son coin, et rares sont les festivals qui invitent des coloristes. Je n’ai aucune idée du nombre de coloristes qui font ce travail régulièrement, disons au moins deux albums par an.

« Il s’agit d’un art mineur dont il ne faut attendre aucune reconnaissance »
J.-L. C. : Il semblerait que cet art contienne un paradoxe. D’une part, il est très spécialisé. D’autre part, il demande une ouverture et une relation à des styles de graphisme très différents. Qu’en un penses-tu ?
I. M. : Se sentir à l’aise avec la couleur est une chose qui ne s’apprend pas. Mais pour être coloriste, il faut surtout apprendre à lire des styles de représentations très divers, avec leur cohérence, leur incohérence, leur manque, leur virtuosité, etc. Comprendre comment ça marche sans jugement, et savoir tirer de cette compréhension le meilleur parti possible. C’est par la lecture quotidienne du dessin que s’élabore le savoir-faire.
La couleur de BD ne concerne pas seulement le dessin, elle doit aussi s’envisager en lien avec la narration. Si c’est pour faire du remplissage inutile à l’histoire ou alourdir les images, autant aller planter des choux !
La politique actuelle du tout couleur pousse bon nombre à travailler la couleur sans se poser la question de sa pertinence.
Les auteurs abandonnent cette part de la création aux coloristes en se disant que ce sont eux les spécialistes ! Pourtant la couleur n’est enseignée nulle part, il n’existe aucun ouvrage de référence sur le sujet et personne n’est capable d’une critique étayée.
Le paradoxe est plutôt là, je dirais… en tout cas, ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’un art mineur dont il ne faut attendre aucune reconnaissance.
J.-L. C. : On pourrait penser la mise en couleurs comme la part émotive, l’ambiance, dans la bande dessinée. En même temps, elle pourrait exercer un rôle d’accroissement de la lisibilité, d’éclairage ? Bref, une part subjective, une part objective. Pourrait-on comparer cela au rôle de la musique dans un film ?
I. M. : Oui, si ce n’est que la musique d’un film existe sans le film, alors que la couleur d’un album ne peut exister sans l’album. C’est pourquoi, d’un point de vue juridique, les coloristes ne sont pas considérés comme auteurs. On estime que leur apport à l’œuvre n’est pas dissociable de l’œuvre préexistante en N&B. C’est un fait indiscutable, la couleur sans le dessin ne peut exister. Mais on ne publie jamais l’album en N&B, alors comment savoir ce qu’apporte la couleur à l’œuvre? Il faudrait pouvoir comparer les deux lectures, avec et sans couleurs.

« On reste trop souvent dans l’idée que la retranscription d’une réalité passe par du réalisme »
J.-L. C. : Tu dis avoir remplacé la conception « maniériste » de tes débuts par une volonté que la couleur serve au mieux la narration. Pourrais-tu nous dire comment tu t’y prends pour exercer cette continuité, ce déroulement ?
I. M. : Quand je parle de maniérisme, je pense à cet écueil qui consiste à rajouter des formes en complétant le dessin. En traditionnel, je faisais beaucoup d’effets, des nuages, de la poussière, des transparences, des reflets, etc. Finalement, on s’enferme dans l’image en perdant de vue l’essentiel : l’accompagnement du récit. J’ai pris conscience de ce défaut et tenté de le corriger.
Rajouter de la précision ou du réalisme au dessin est un piège dans lequel beaucoup tombent. On a le réflexe d’intervenir sur l’image comme s’il s’agissait d’une photo à retoucher, c’est idiot !
Maintenant, j’essaie de mettre en valeur les éléments présents dans le dessin, de les faire résonner entre eux sans rien toucher. Je me concentre sur le récit, le rythme, les séquences, les moments clés.
J.-L. C. : Cette volonté narrative entre-t-elle en conflit avec certains choix esthétiques ?
I. M. : Faire partager sa vision de la couleur sous-entend de trancher dans le vif. Le conflit naît lorsque la demande d’un auteur ou d’un éditeur se concentre justement sur un rendu « pseudo réaliste ». Lorsqu’on est obnubilé par la couleur des costumes ou de la peau de ses personnages, on perd de vue l’impression générale de la page. Et évidemment c’est l’impression générale qu’il faut privilégier, les détails sont rarement perçus dans la lecture d’une bande dessinée.
Prendre la décision de sabrer dans la réalité pour être plus proche de la vérité, ce n’est pas facile à expliquer comme démarche. Mais les couleurs classiques d’un coucher de soleil ne donneront pas forcément la sensation du soleil couchant, alors que des couleurs qui n’ont rien à voir avec le réel peuvent nous faire ressentir plus exactement des émotions réelles. On reste trop souvent dans l’idée que la retranscription d’une réalité passe par du réalisme, c’est faux.
Le réel passe par du vivant.
Je commence parfois par faire ce qu’on attend de moi avec l’idée de faire accepter ce que j’ai derrière la tête. C’est tortueux, mais on y arrive.
J.-L. C. : Tu sembles présenter ta mise en couleurs comme une mise en valeur du travail du dessinateur ? Et si c’était l’inverse ? Que le dessin mette en valeur tes couleurs ?
I. M. : Je n’y ai jamais réfléchi, il faudrait que tu me précises ce que tu entends par là !
Tu veux dire que c’est moi qui fait le travail le plus tape à l’œil et que je me sers du dessin des autres pour le montrer ! :-)

« Être confrontée au territoire de l’autre limite les possibilités, mais cet encadrement permet aussi de se positionner très clairement »
J.-L. C. : Il y a un style «Isabelle Merlet» malgré la variété des travaux graphiques qui passent sous ton pinceau (électronique). Comment expliquer cela ?
I. M. : Je ne peux pas l’expliquer… tout le monde fait un travail reconnaissable, il me semble. La palette et les choix d’éclairages ou de contrastes de couleurs reviennent souvent, comme chez un peintre. C’est la même chose en dessin, on change d’outil, de format ou de lieu de vie, mais le regard ne change pas.
J.-L. C. : Cherches-tu des dissonances, des dysharmonies, pour rompre avec la tentation d’un beau trop confortable ?
I. M. : Oui, sinon on reste dans la jolie gamme Marie Claire Décoration. Mais à moins de le faire franchement exprès, il est rare de ne pas être séduisant avec la couleur, c’est vraiment un domaine de séduction. Avec le trait et le noir, on peux trouver une plus grande singularité.
Je ne sais pas ce que tu en penses ?
J.-L. C. : Avant de réaliser ta mise en couleurs, il y a un travail qui consiste à cerner des territoires, à les délimiter. Y a-t-il quelque chose de symbolique à fabriquer des territoires, à les délimiter, à les remplir ?
I. M. : Le sentiment rassurant de ne pas flotter dans l’espace temps, peut-être !
J.-L. C. : Occuper le territoire d’autrui est-il une manière de tester en les vivant d’autres points de vue (comme une âme dans un autre corps que le sien) ?
I. M. : Je ne sais pas… je crois plutôt que c’est le besoin de créer sur du préexistant. Je me motive pleinement à la condition de n’être pas la source du projet mais de le soutenir ou peut-être de le transformer (un peu).
Etre confrontée au territoire de l’autre limite les possibilités, mais cet encadrement permet aussi de se positionner très clairement. Les choix sont plus simples. Le dessin est moins investi que le sien propre, donc on peut mieux le voir. Se faisant, on peut aussi mieux s’en détacher et fouiller toutes ses possibilités narratives.

J.-L. C. : Les coloristes sont-ils encore plus ignorés que les scénaristes dans la bande dessinée ? Y a-t-il quelque chose de sécurisant à exercer une profession dont on ne parle pas ? Ou une frustration ?
I. M. : Les deux mon général ! Frustration et sécurité coexistent.
On ne parle pas des coloristes parce qu’une trop grande mise en lumière de leur travail compliquerait les rapports d’argent avec les éditeurs. Les auteurs rétrocèdent parfois 1% de leurs droits d’auteurs, mais rien ne les y oblige. Ils gagnent tellement peu d’argent que je vois mal comment les choses pourraient évoluer…
Quant aux scénaristes, peut-être sont-ils ignorés parce que leur « savoir-faire » n’est pas aussi spectaculaire que celui des dessinateurs, on ne sait pas trop quoi leur dire.
L’écriture est un mécanisme trop mystérieux pour s’interroger sur ses ressorts.
Progresse-t-on dans l’écriture comme on progresse dans le dessin ou la couleur ? Qu’est ce qui motive l’écriture d’un scénario ?
J.-L. C. : Arrives-tu à t’exprimer totalement dans ce travail ?
I. M. : La coloriste s’exprime totalement, mais comme je ne suis pas seulement coloriste, ce n’est pas une expression totale. Développer des projets personnels demande une énergie que je n’ai pas après 2 mois de travail sur un album. Surtout qu’il faut enchaîner sur un autre 15 jours après !
Je suis frustrée par le manque de temps, oui. Mais ce rythme ne durera pas éternellement.
J.-L. C. : Sur quel matériel travailles-tu ? Ecran, tablette graphique ? As-tu déjà mis en couleurs directement sur un « bleu » ou un original au pinceau ?
I. M. : J’ai un iMac 21 pouces et une tablette Wacom A5. J’utilise un vieux matériel mais je n’ai aucun besoin de plus. L’informatique ne m’intéresse pas et, en dehors de mon travail sur Photoshop, je ne sais rien faire avec un ordinateur. Je n’ai ni site ni blog.
Jusqu’en 2005, je pensais ne rien pouvoir faire en dehors des dégradés à l’aquarelle. Mais comme je savais ce dont j’avais besoin, j’ai appris en 15 jours à me servir de Photoshop. Il faut dire que j’ai un très bon professeur, c’est mon compagnon Jean-Jacques Rouger (auteur et coloriste). Il s’occupe de la gestion des données et du matériel. S’il n’est pas là et qu’une panne survient, je suis au chômage technique.
J.-L. C. : As-tu déjà colorié en noir et blanc ?
I. M. : Oui, pour l’album de Ruppert et Mulot, Sol Carrelus à l’Association. Ils voulaient de la couleur au départ, mais je leur ai soumis l’idée du noir et blanc. Leur histoire se passe dans un château, une soirée déguisée complètement déjantée qui finit mal.
J’ai pensé au cinéma expressionniste et fait quelques pages en travaillant l’éclairage et la profondeur de champ, avec un travail de lavis préalable pour apporter un peu de fragilité et cacher le lissé du traitement ordinateur. Il n’y avait pas de budget et c’est finalement Florent et Jérôme qui se sont chargés de faire les lavis, j’ai fait la partie « ordinateur ». C’était bien plus intéressant que la plupart des mises en couleurs classiques que j’ai pu faire. C’est ce type de choses qui m’amusent, un travail de recherche, pas forcément en quadri.

J.-L. C. : Utilises-tu des « effets » de Photoshop comme les « faux effets aquarelle », par exemple ?
I. M. : Non, aucun effet Photoshop, que des couleurs et des matières.
J.-L. C. : Y a-t-il certains styles graphiques que tu préfères mettre en couleurs que d’autres ? Refuserais-tu certains albums ?
I. M. : Oui, bien sûr, j’ai des préférences, mais elles ne sont pas tant graphiques que narratives. Même si je n’aime pas un dessin, si l’histoire me plaît, je ferai le livre. L’inverse n’est pas aussi vrai. Ceci dit, un dessin historico-réaliste mal encré, même pour une belle histoire, aujourd’hui je dis non sans réfléchir !

« La lisibilité est le premier travail, l’équilibre et l’harmonie le second »
J.-L. C. : Tu es également dessinatrice. Cette dimension t’aide-t-elle à mieux comprendre les dessins des autres ?
I. M. : Oui, sûrement.
J.-L. C. : Y a-t-il une déception à l’impression du livre ?
I. M. : La perte est obligatoire car on passe de couleurs perçues par une projection lumineuse à des couleurs retranscrites avec des encres sur du papier.
Mais si le chef de fabrication fait bien son travail, l’essentiel doit être préservé.
C’est l’aspect d’ensemble des rapports colorés qui compte, même si c’est toujours frustrant que toutes les micros subtilités disparaissent et que personne ne voit jamais à quel point j’ai bossé !
J.-L. C. : Les dessinateurs te remercient-ils pour ton travail ? As-tu autant de remerciements de la part des scénaristes ? Des éditeurs ?
I. M. : Oui, les dessinateurs me remercient, j’ai même droit à des cadeaux. Les scénaristes (qui ne sont pas dessinateurs) ne disent rien la plupart du temps. Récemment, un scénariste de cinéma voulait que je fasse des images « cinéma » pour un album. Le dessin était super, mais au cinéma il n’y a pas de trait noir autour des gens et des choses, tu as remarqué !? Du coup comme je ne voulais pas m’énerver, j’ai travaillé avec le dessinateur sans tenir compte de ses remarques.
Lorsque le scénariste en question a reçu un avenant au contrat lui demandant de me rétrocéder 0,5 % de ses droits d’auteur, il a dit : « Ça va pas, non ! Pourquoi je ferais ça ? »
Mais dans l’ensemble, je n’ai pas à me plaindre, j’ai de bonnes relations avec les auteurs.
Quand aux éditeurs, ça dépend des personnes, certains suivent mon travail, d’autres ne disent rien. Peut-être qu’une fois engagée, ils me font confiance… j’ai envie de le croire !
J.-L. C. : Y a-t-il certains dessinateurs que tu rêves de mettre en couleurs ?
I. M. : Oui, il y en a beaucoup. Ceux qui ne sont plus là mais dont je referais bien les couleurs d’un album : Hergé et Pratt en font partie. Il y a ceux qui ne font pas de BD, comme Sempé, dont je rêve de mettre en couleurs un dessin (pour une couverture du New Yorker, par exemple).
Et il y a tous ceux qui n’ont pas besoin de moi, comme Tardi, Moebius, De Crécy ou Gipi…

J.-L. C. : Au niveau purement technique. Tu utilises, j’imagine, le « pot de peinture» pour remplir des zones closes. Mais ensuite ? L’outil pinceau, l’outil crayon ? Peux-tu nous éclairer ?
I. M. : J’utilise principalement trois outils : le crayon, le pot de peinture et la gomme ! Après, je me sert beaucoup des masques et des modes de fusion des calques. Je fais le moins possible de dégradés et j’évite tous les filtres artistiques. En gros, j’utilise 1% des possibilités du logiciel !
Pour commencer, je sélectionne les zones au crayon sur un calque en produit, séparé du calque trait. Je travaille sur un fichier en mode quadrichromie à 300 DPI.
Une fois que ce zonage est fait (c’est le travail le plus fastidieux, Jean-Jacques s’en occupe lorsque je n’ai pas assez de temps), je travaille la couleur par étape en faisant reposer entre deux interventions.
Au bout de quelques jours, on se rend compte de ce qui ne fonctionne pas.
La lisibilité est le premier travail, l’équilibre et l’harmonie le second, la dissonance et le réglage du rythme se font en dernier. Après quoi, on fait un filage pour corriger l’ensemble. Tous les petits détails qu’on a laissé passer et que l’auteur pointe du doigt.
Dans l’ensemble, ça reste aussi long qu’en traditionnel, parfois plus.
Sur bleus, j’avançais sans prendre trop de risques pour ne pas avoir à tout refaire. Je ne me posais pas autant de questions !
Maintenant que je ne suis plus limitée techniquement, je cherche davantage. Ça permet de ne pas trop se lasser.
Eric, bon jour. Je suis une traductrice italienne de le russe et l`anglais. Je parle le français seulement un peu. Mais, j’aime le français, traduire et la bande dessinée. Pour ça je vous écris ici pour vous demander votre permission de publier ma traduction de cet votre article, qui parle de Isabelle Merlet, dans mon blog. Merci.
Bonjour Elena,
Vous pouvez, oui. Si cela peut permettre à de lecteurs italiens de découvrir le travail d’Isabelle Merlet.
Bonjour Eric,
merci beaucoup. :-)
Si vous voulez, je pourrai traduire autres votres articles.
Eric,
Voilà
http://interpreterusso.blogspot.it/2015/03/alla-scoperta-della-colorista-francese.html
ciao ciao! :-)
Bonjour, superbe interview qui rend extrêmement bien compte du travail de funambule du coloriste ! Isabelle Merlet est vraiment une référence. Je me permet de vous demander si vous avez toujours ses coordonnées, pour pouvoir lui poser quelques questions techniques par mail. En vous remerciant d’avance. Vincent (vincent.milhaguet@gmail.com)