The Blue Man est le projet d’un artiste contemporain suisse. Recouvert d’un costume bleu qui lui donne un look d’extraterrestre, il incarne un globe trotter, qui déambule depuis sept ans dans les grandes villes du monde entier : Tokyo, Budapest, Paris…, se mêle à la vie des gens et s’en fait le témoin grâce à une caméra le Filmomatic (un photomaton à flip-books qu’il a inventé) embarquée dans son œil. Depuis sa dernière « peau », l’homme bleu a abandonné ce procédé et ses sorties (une récente à Londres avec Ray Harryhausen) se font avec un caméraman.
Nouvelle étape dans le projet ; la création du site de l’Homme Bleu, basé sur Google Earth (il faut installer le plug in). Une icône de l’Homme Bleu est disséminée aux différents endroits où il est déjà passé. Une carte postale est alors disponible, illustrée soit par Romuald Reutimann (Cité14) soit par une photo de Mario Del Curto (fameux photographe de spectacle), carte postale que l’on peut écrire et envoyer à la personne de son choix.

- L’Homme Bleu. Romuald Reutimann. 2010.
Autant le film teaser de l’expérience est trépidant et donne un aspect clownesque et bon enfant à l’Homme Bleu autant les belles illustrations de Romuald Reutimann dressent un portrait presque statique et hors du temps et ajoutent une certaine mélancolie au personnage. Témoin mais intrus dans la foule il semble ne jamais être tout à fait présent et nous rappelle The Doubtful Guest (Le Visiteur équivoque) d’Edward Gorey. Connu essentiellement pour ses dessins en noir et blanc pour Cité 14, Romuald Reutimann se révèle avec cette série de cartes postales comme un illustrateur assez impressionnant.

- L’Homme Bleu. Romuald Reutimann. 2010.
Trois questions à Romuald Reutimann
Qui est L’Homme Bleu, que cherche-t-il ?
L’homme bleu cherche des rencontres. Il ne parle pas. Il se promène sur la planète et vit ce qu’il peut avec les gens qui lui accordent de l’intérêt.
Ca peut paraître peu de choses mais il lui est arrivé un nombre d’aventures incalculable dans ce costume.
Il a, par exemple, représenté la suisse (son pays d’origine) dans une mission diplomatique. Ou bien, en Inde à été pris par les enfants comme la présence incognito (!!!) d’un grand joueur de cricket. Ce qui a immédiatement donné l’occasion de convoquer tout le quartier, enfant et adultes compris, et d’organiser un grand match en son honneur.
Comment es-tu arrivé sur le projet ?
Il aimait Cité 14 et m’a proposé de dessiner pour lui diverses choses dont il pouvait avoir besoin. Mode d’emploi, dessins de présentation, illustrations de story-board… sans compter des dizaines d’heures de discussion à propos de ses multiples projets.
Comment définirais-tu ton rôle et ton approche graphique ?
Outre les dessins «usuels» dont il peut avoir besoin, il s’agit surtout de discuter et éventuellement de lui proposer une vision des choses. Il raconte et je dessine ce que je vois. Pour un story-board par exemple.
Pour la dernière série, celle de cartes postales, c’était l’inverse. J’avais envie d’expérimenter un dessin un peu différent, quelque chose d’un peu épuré, et il me semblait que les anecdotes de l’homme bleu (souvent étranges et exotiques) pouvaient être un bon support pour m’y essayer. Je lui ai donc demandé de me raconter une vingtaine d’anecdotes que j’ai mises en image.
L’Homme Bleu sera à Nantes, aux Utopiales (10-14 novembre 2010)
[ERIC D]
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J’ai un copain artiste qui a fait la même chose avec un costume encore plus bizarre. Je crois qu’il va être dégoûté. Et je suis content de voir que Romuald Reutimann fait des choses. J’avais adoré Cité 14.
Argh, il faut télécharger le plugin Google Earth. Je déteste ce genre de comportement.