
Il y a eu la ligne claire. Hergé, Yves Chaland, Ted Benoit !
Mœbius ? Dan Clowes ?? Osamu Tezuka ???, Chris Ware ????
Mais c’est quoi la ligne claire ?
Pour faire simple : on fait simple. Et c’est tout. Une évidence du dessin.
Même si ça ne doit pas être si facile.
La réalité est abstraite, ramenée à ses lignes essentielles.
Mais voici que leslignes se creusent et prennent du sens dans leur corps même. L’esprit saisi plus qu’une chose dessinée mais une idée suggérée. On retourne à la source, la gnose est complète, les symboles se passent de la matière. On peut enfin raconter une histoire sans alourdir un scénario, l’idée nécessaire est suffisante. Cela serait bien hein ? Quoi chiant ? Peut-être oui. Mais de toute façon on rêve d’une évolution avortée.
On s’exalte à partir d’un emballement médiatique où c’est le Logos qui pourtant est mis en avant. Même, il titre une œuvre animée accolé à un avatar de Vishnu préfigurant l’homme parfait : Rama. Mais on est ici et c’est maintenant.
Avatar est réincarné en faux semblant virtuel.
Donc…
Donc il y a surtout Logorama.
Un animé stylé, on ne peut plus, bourré de logos commerciaux qui récolte le prix d’une figuration ultime dans le genre : l’Oscar.
Une prouesse incroyable du collectif de graphistes H5, ils ont donné des images à Goldfrapp (pas Utopia c’est un signe ?) ou Röyksopp (Remind Me très marqué en tant que précurseur de Logorama) et le clip si léger d’Air, Sing Sang Sung, c’est eux aussi.
Logorama donc…
On peut espérer qu’un jour un maître des idées fasse de même mais avec des signes réels.
Jodorowsky ? Neil Gaiman ? David B ? Alan Moore ? Oui, Alan Moore y est presque avec Promethea.
Mais en attendant Logorama donc…
Le sens, les symboles, le Logos : des marques !
C’est Carl Gustav Jung qui doit être content, il y a de l’inconscient collectif tatoué au fer rouge de signes marchants. Un peu qu’ils marchent les signes. N’importe quel humain voit une virgule stylisée et sait qu’il peut être niké ! Plus fort : il paye très cher le droit d’être tagué comme une bête marquée. Et ça le rend fier en plus.
Des français triomphent dans l’art le plus frenchie qui soit : l’épure.
Rien à dire, c’est réussi à un point qui laisse ébloui. Faut pas cracher dans le soap !
Mais le seul sens qui surnage dans cette débauche est l’effondrement final.
La bête marquée après tout, c’est surtout un signe d’apocalypse.
• Logorama du collectif H5 est au sommaire du DVD Expériences(s) 06, vendu avec l’indispensable revue Repérages 68.
• Le clip d’Air, Sing Sang Sung :
• Le clip de Röyksopp, Remind Me :
[ERIC FLUX]
La conclusion n’est pas très lisible dans ce papier. Bien ou Mal ? Après la lecture de 99 F de Beigbeder, j’aurai tendance à dire MAAAAL.