Traces des coups de pinceaux, blanco, crayonnés au bleu, découpes, marques de Scotch… tout ce qui, au final, disparaît à l’étape de l’impression est rarement visible. Le lecteur, en général s’en fiche, mais l’esthète aime voir des planches originales parce qu’elles lui permettent de s’approcher au plus près de l’œuvre en train de se faire.

En-dehors des expositions et galeries, il est assez rare d’assouvir cette curiosité mais grâce à la haute définition, aux scans actuels et à une volonté esthétique de fidélité – impression quadri de dessins en niveau de gris – on retrouve dans certains catalogues d’expositions récents (Vraoum ou ceux de la Cité de la bande dessinée par exemple) des reproductions de planches telles qu’elles ont réellement été dessinées et ensuite exposées.

Le net également permet la publication de ces fidèles reproductions d’originaux.

Neuvième Art.2.0, version digitale de la revue du CNBDI, propose quelques planches issues de sa collection, en Haute Définition. Un zoom impressionnant permet d’aller voir en détail chaque dessin.

Encore plus intéressant, car plus complet, est l’exemple de Didier Conrad qui publie en strip – après Cloaques – l’intégralité de la version originale d’Aventures en jaune (album censuré à l’époque dans Spirou, aux éditions nombreuses et souvent remaniées). Il a pris le parti de scanner ses originaux sans les retoucher. Il s’agit donc bien d’une version doublement originale. Certains dessins n’ont jamais été vu, d’autres jamais comme ça. Parfois commentés, les cases reproduites ne cachent rien des repentir, crayonnés, travail sur la matière…

En faisant cela, c’est avec générosité que Conrad lève un voile sur le travail et la technique que son chef d’œuvre lui a demandé. Mais la réussite de sa collaboration avec Yann à cette époque restera à jamais un mystère.

• Conrad publie un strip par jour d’Aventures en jaune, VO sur ce blog :

• Un peu plus d’une dizaine de planches en HD de la collection du CNBDI sur leur site :