
Avignon n’est pas Angoulême, difficile d’y trouver au programme des illustrateurs ou des dessinateurs.
Il y avait bien Dupuy et Berberian qui clôturaient le festival avec un concert de dessins sur la musique de Rodolphe Burger mais bon, ils l’avaient déjà fait à Angoulême, justement…
Comme on y était, en cherchant bien, on a fini par trouver Stéphane Blanquet, associé au metteur en scène Jean Lambert-Wild pour une adaptation de La Chėvre de Monsieur Seguin d’Alphonse Daudet, renommée Comment ai-je pu tenir là-dedans ?
C’est une réussite. Débarrassé de son côté moraliste (et sorti de son contexte scolaire), le conte de Daudet devient une fable sur le libre arbitre et la mort de la chèvre (sacrifice ?) – incarnée avec élégance par Silke Mansholt – réussit à être émouvante.
Comment Stéphane Blanquet pouvait-il mettre son grain de sel dans cette chèvre ?
On s’attendait à un décor dessiné ou, du moins, intégrant en partie des motifs graphiques – ses ombres chinoises par exemple sont devenues un peu sa marque de fabrique. D’après quelques croquis préparatoires (visibles ici dans un film de la Comédie de Caen) il semble que c’est une des voies qui était explorée au départ.
Au final, aucun trait de Blanquet n’apparaît sur la scène mais sa scénographie (sa co-réalisation ?) garde le côté organique de ses graphismes, et la réalité des décors tire l’ensemble vers un onirisme cauchemardesque finalement pas très loin de son univers. Et c’est pas plus mal !
[ERIC D]